Aziliz Plumes des Plumes
Messages : 153 Date d'inscription : 17/10/2010 Age : 34 Genre Littéraire : Fantastique / Réaliste
| Sujet: Votes Concours : Conte de Noël ! Sam 25 Déc - 15:51 | |
| Bonjour et tout d'abord merci à tout ceux qui ont participé ! Un petit rappel du sujet :Le sujet sera évidemment Noël ! Mais attention, je ne parle pas du Noël que nous connaissons tous, avec les guirlandes, les sapins et les cadeaux... Je vous parle de l'esprit de Noël, de la joie et de la gaieté que dégage cette période, des yeux brillants des enfants, des interminables soirées d'hiver où il fait tellement froid au dehors et tellement chaud dans nos coeurs. Quelques contraintes tout de même : Le texte ne doit pas excéder 10 pages Word/Pages/Office en typographie 10 ou 12. Le texte doit être écrit en français, pas de langage sms, sans fautes d'orthographe si possible. La date principale de l'action doit se situer le 24 ou le 25 décembre Laissez parler votre imagination et soyez originaux ! Evidemment, la principale de toutes ces contraintes est : Faîtes nous rêver !Pour voter : Lisez attentivement tous les textes qui vont suivre et sélectionner celui qui vous a fait le plus rêver. Postez ensuite un message dans lequel vous préciserez le numéro (et éventuellement le titre) du texte choisit. Libre à vous d'expliquer ou non ce choix. Les invités (non inscrits) peuvent également voter mais pour éviter les tricheries, je vous rappelle que je peux connaître l'IP de tous les posteurs y compris les invités. Si plusieurs votes sont postés par la même IP les votes ne seront tout bonnement pas comptabilisés. Les participations :Texte 1 - Spoiler:
Six ans étaient passés depuis ce Noël qui avait gâché à jamais le bonheur de Maëline. Six ans durant lesquels elle avait regardé les autres enfants ouvrir leurs paquets, des étoiles dans les yeux. Six ans de douleur, de désespoir. Six ans où il avait fallu avancer, quoi qu’il arrive. Et à chaque Noël, Maëline se souvenait inévitablement de ce Noël. *** Six ans plus tôt… -Reste là ma princesse. Je reviens tout de suite. Après avoir déposé un baiser sur la joue de sa fille, Eva disparut dans la foule. Maëline s’assit sur le banc qu’elle préférait, celui juste en dessous du sapin, sur lequel on se sentait libre, abrité par l’odeur des épines. Le centre commercial grouillait encore de monde et la petite fille pouvait contempler à loisir les enfants de son âge qui ressortaient des magasins, un sourire jusqu’aux oreilles. La magie qui gagnait chaque enfant la veille de Noël occupait trop Maëline pour qu’elle se rende compte que sa mère ne revenait pas. *** -Maman ? Un chuchotement. -Maman ? Un chuchotement angoissé. Maëline se retourna, regarda de tous les côtés : sa mère n’était pas là. Le centre commercial s’était vidé peu à peu, la laissant seule sous le sapin. Un bruit de pas se fit entendre au-dessus d’elle. La petite fille sursauta. C’était le gardien, elle en était sûre. Celui qui regardait toujours sa mère d’un air méchant, qui le faisait tomber de son banc quand elle avait quatre ans et qui riait quand elle pleurait. Maëline se fit encore plus petite, tentant de se fondre dans les épines du sapin. L’homme passa mais ne la vit pas. Rassurée, elle s’endormit. *** Ce furent des voix qui réveillèrent la petite fille. Elle ouvrit les yeux, croyant un instant qu’elle était dans sa chambre. Mais elle ne connaissait pas les gens autour d’elle ; ils la regardaient comme on regarde un pauvre chien perdu. Une dame s’approcha d’elle. -Comment t’appelles-tu ? -Maëline, madame, murmura-t-elle, d’une toute petite voix. -Tu es là depuis quand ? -Depuis hier soir. Mais il ne faut pas que je parte parce que ma maman va revenir ; elle m’a dit de ne pas bouger et de l’attendre. -Elle est comment ta maman ? Maëline hésita un peu avant de répondre. Puis, d’une voix encore tremblante, elle reprit : -Très belle. Blonde, grande, avec les plus beaux yeux de la terre. La femme lança un regard entendu à l’homme qui se tenait près d’elle. Celui-ci prit son portable et s’éloigna. -Quelqu’un va venir te chercher. Tu as de la chance qu’on soit venu voir le gardien. Sinon, on ne t’aurait pas vu ; les magasins ne sont pas ouverts le jour de Noël. Maëline sentit les larmes lui monter aux yeux. Elle avait toujours vécu des Noël joyeux, pleins de rires et de cadeaux. Aujourd’hui, elle était triste, seule et fatiguée. Elle avait sept ans. *** Maintenant Maëline secoua la tête. Plus jamais elle ne devait penser à ça, plus jamais elle ne devait pleurer à cause de ça. La magie de Noël n’était plus rien pour elle mais elle devait être forte et avancer. Elle s’endormit bientôt, vaincue par la fatigue. *** - Il neige, venez voir ! La jeune fille se réveilla en sursaut. Par la fenêtre du dortoir, elle aperçut de gros flocons blancs qui volaient au gré du vent. La neige. Les enfants s’habillaient déjà ; Maëline se renfonça sous sa couette. Une seule pensée vint effleurer son esprit : Noël, le 24 décembre. La jeune fille haïssait cette date. Elle fit pourtant l’effort de se lever ; elle devait être forte. Elle enfila deux pulls, des grosses chaussettes, ses chaussures et sortit. La blancheur l’accueillit, les flocons voltigeant de tous côtés. Un faible sourire naquit sur les lèvres de Maëline : la neige l’avait toujours aidée à se calmer, à vivre. Malgré l’interdiction formelle de sortir de l’établissement, elle passa discrètement la porte et se retrouva dehors. *** Emmitouflée dans son manteau, Maëline marchait vite, tandis que la neige tombait plus fort. Elle frissonna, sentant quelques flocons qui se glissaient dans son cou. Elle se mit à fredonner une chanson, vieux souvenir parmi tant d’autres. Sa mère la lui chantait quand, petite, elle regardait la neige tomber. Comme un rêve un peu flou… Une larme voulut s’échapper, la jeune fille la retint et continua à avancer. Quand tout même le ciel est blanc… La larme était loin à présent. Seul le ciel attirait Maëline, lointain, inaccessible. Une pensée fugace traversa son esprit avant qu’elle ne la repousse. Elle avait cessé de croire au Père Noël et à la magie la nuit où sa mère l’avait laissée ; le traîneau volant n’avait jamais sillonné le ciel et ne le sillonnerait jamais. La jeune fille baissa la tête, essaya de se concentrer sur le trottoir gris devenant blanc à ses pieds. Elle releva malgré tout la tête vers le ciel. Rien, l’immensité blanche demeurait obstinément vide. Elle continua son chemin, sans vraiment savoir où aller.
***
Maëline se retourna brusquement ; où pouvait-elle bien être ? Elle avait marché, sans but, poussée par la neige. A présent, elle ne savait ni où elle était, ni ce qu’elle faisait. Elle avait le sentiment de vivre en dehors d’elle, près des nuages. Doucement, elle ouvrit les bras, laissa son cœur s’imprégner de la plénitude qui gagnait son esprit. Envol. Ses pieds se décolèrent du sol ; elle ne s’en aperçut pas. Seul son cœur lui dictait ce qu’il fallait faire. Envol. *** - Maëline ? La jeune fille ouvrit les yeux. Alors, tout cela n’avait été qu’un rêve ? Elle regarda en dessous d’elle. Du blanc, une infinité de blanc, s’étendait à ses pieds. - Maëline ? L’interpellée tourna la tête ; une femme se tenait près d’elle. Grande, blonde, avec de magnifiques yeux. Les plus beaux yeux de la terre, songea la jeune fille, étrangement émue. - Tu as grandi ma princesse. L’adolescente sursauta : elle connaissait cette voix, douce et ferme à la fois. Elle savait que quelqu’un l’appelait comme ça, avant. - Je suis désolée de t’avoir laissée ma chérie. Ma beauté, je… - Maman ? Maëline laissa les larmes la submerger. Ce moment, elle l’avait rêvé, passé et repassé. Retrouver sa mère, se blottir dans ses bras. - Mon trésor… - Maman… La jeune fille voulut se rapprocher, elle ne bougea pas. Ses larmes d’émotion se muèrent en larmes de rage. Avant que la voix d’Eva ne revienne, douce, pleine d’amour. - Je sais ma princesse, ne bouge pas. - Mais maman… - Ma Maëline, la magie existe, à un certain point, et ce soir, elle nous a permis de nous revoir. Mais elle n’est pas éternelle. Souviens-toi toujours, ma chérie, que je t’aime. - Moi aussi, je t’aime. - A bientôt, mon trésor. Le baiser d’Eva s’envola, se posa sur la joue de sa fille ; puis, elle disparut. *** Maëline resta seule longtemps ; au loin une horloge sonna douze coups. Minuit, Noël. La jeune fille souriait, malgré elle, quand un bruit de clochette retentit derrière elle. Elle se retourna, sentant ses pieds dans le vide. Ce qu’elle vit l’aurait faite tomber, si elle n’avait pas été suspendue dans le ciel. Des chevaux ; non, des rennes. Tirant un traîneau rouge et or, orné de petits grelots : le traîneau du Père Noël. Maëline cligna des yeux, croyant à une hallucination. Une voix grave retentit, la persuadant qu’elle ne rêvait pas. - Alors, alors… Pas encore couchée, jeune fille ? Ahurie, l’adolescente regarda l’homme qui lui faisait face : une figure joviale mangée par une barbe, un embonpoint visible sous son manteau rouge. C’était le Père Noël. Elle qui ne croyait plus à la magie depuis six ans avait rencontré sa mère dans le ciel et voyait le Père Noël ! - Bonsoir, murmura-t-elle d’une petite voix. - Bonsoir mon enfant. Que fais-tu ici, si tard ? - Je ne sais pas, je me suis envolée avec la neige et je me suis retrouvée là. Et puis maman est arrivée et… - Alors tu y crois maintenant ? - A quoi ? - Et bien à la magie, voyons. - Oui, j’y crois. Sinon, je ne vous verrais pas. Pendant longtemps, j’ai cru que la magie n’existait que dans les contes, que ce n’était qu’un mensonge. Mais maintenant, j’y crois. - Il suffit de la chercher, on la trouve. Il existe tant de magie ; tu en as trouvé une cette nuit. - Merci. - A l’année prochaine ! A peine le vieil homme eut-il fini sa phrase que tout disparut. Maëline tomba, sans pouvoir se retenir. *** - Ca va, Maëline ? demanda une petite voix. La jeune fille ouvrit les yeux. Elle se trouvait dans le dortoir du pensionnat, à côté d’une petite fille. Elle sentit les larmes revenir. Elle avait donc rêvé ? Non, c’était impossible. Comme pour confirmer sa pensée, la petite fille reprit : - C’est quoi ce grelot que tu as dans la main ? L’adolescente fixa l’objet, étonnée. Soudain, tout lui revint. Elle était tombée, une clochette avait volé et elle l’avait attrapée. Tout simplement. C’était un signe ; le signe que tout avait été réel, au-delà de la raison. - Tu t’appelles comment ? demanda la jeune fille. - Elya… Bon, tu viens ? Parce que moi, je voudrais aller ouvrir mes cadeaux. - J’arrive. Tu as demandé quoi au Père Noël ? Et tandis que la petite fille répondait, elles se dirigeaient, main dans la main, vers le salle à manger du pensionnat. Un sapin y était dressé, brillant de mille feux, décoré de guirlandes et de boules colorées. Des petits enfants couraient autour, ouvraient des paquets, pendant que les plus grands souriaient, croyant revenir de nombreuses années en arrière. C’était donc ça, la joie, songea Maëline, les larmes aux yeux. Un simple sourire, ou une parole d’enfant. - C’est beau, hein, murmura la petite fille en serrant sa main plus fort. - Oui, chuchota l’adolescente. C’est ça Noël. Je n’y croyais plus, tu sais. Maintenant, je sais que c’est vrai. - On y va ? - Vas-y, vas-y, je te rejoins. La petite fille se dirigea en courant vers la pile de cadeaux qui l’attendait sous le sapin. Maëline sourit ; puis, elle se décida à entrer. Comme chaque année, il n’y avait rien pour elle. Mais aujourd’hui, cela n’avait plus d’importance. Elle était heureuse, et c’était la seule chose dont elle avait besoin. La voix d’Elya la tira de sa rêverie. - Maëline ! Viens voir ! J’ai trouvé quelque chose pour toi. Dans sa main, la fillette tenait une enveloppe blanche, toute simple. La jeune fille l’attrapa d’une main tremblante. Son nom était écrit dessus, d’une jolie écriture déliée. Elle l’ouvrit, commença sa lecture. Quand elle eut terminé, les mots qu’elle venait de voir se répétaient dans sa tête, inlassablement. « La plus grande magie, c’est celle de l’amour » La lettre ne portait aucune signature, seulement cette phrase et quelques mots : « je t’aime ». Mais peu importait pour Maëline ; elle avait reçu ces mots, et c’était le plus beau cadeau qu’elle n’avait jamais eu. - Maëline ? - Oui, Elya ? - Tu es sûre que ça va ? - Oui, oui… Pourquoi ? - Tu as des étoiles dans les yeux. - C’est la magie de Noël, petite princesse. Toi aussi, tu as des étoiles dans les yeux. La petite fille regarda sa nouvelle amie d’un air émerveillé et lui prit la main. - C’est beau la magie de Noël, hein ? Maëline sourit, pressa la main d’Elya. Oui, la magie de Noël était belle.
Texte 2 - Spoiler:
LE PÈRE NOEL PERD LA TETE
Il était une fois, au bord d’une plage de sable fin, une jolie vahiné, légèrement vêtue qui allait servir un cocktail bien frais à un vieux monsieur à la barbe blanche…Cela ne vous rappelle pas quelqu’un?…allez un petit effort… il a mis un slip de bain rouge….OUI! C’est bien le père noël! En effet, comme chaque été, celui-ci prend quelques jours de vacances bien méritées et vous ne serez pas étonnés d’apprendre qu’il préfère se faire dorer la barbe au soleil ou encore siroter un petit verre à l’ombre d’un cocotier. Rien de mieux pour préparer notre homme aux longues semaines de dur labeur avant noël Donc, le père noël est en train de se faire servir un de ces délicieux cocktail à consommer avec modération, quand BOUM! Une noix de coco n’a pas meilleure idée que de lui tomber sur la tête. -Satané Newton! dit-il. Puis les vacances se terminent comme elles ont commencées, dans le calme et la volupté. De retour à l’atelier, face à tous les lutins ouvriers, il commence son traditionnel discours de rentrée: -Messieurs les lutins, je vous souhaite d’abord une bonne rentrée. J’espère que vous avez passé d’agréables vacances. Nous commencerons la fabrication des cadeaux dès demain. Au menu cette année, de superbes entonnoirs, de magnifiques pinces à linges, et de délicieux cornichons pour ravir nos chères têtes blondes. Stupéfait, Pablo, le chef des lutins croit d’abord à une blague, mais le reste du discours, toujours aussi incohérent, le laisse pantois, surtout lorsqu’il présente les nouveaux habits de travail: les blouses seront remplacées par des tenues de basket-ball (pour des lutins ne mesurant pas plus d’un mètre!) Pour clouer le tout, le traineau ne sera pas tiré par des rennes, mais par des grenouilles! Dès la fin du discours, Pablo se précipite vers le père noël: -Où son passée rennes, blouses, poupées et camions de pompiers? -Monsieur Pablo, il en est ainsi, et si vous n’êtes pas satisfait, prenez la porte! C’est ainsi que Pablo quitte l’atelier…la porte sur le dos! Il se dit que le père-noël a perdu la raison et il lui faut de l’aide pour sauver le prochain noël de la catastrophe! Il décide donc de rédiger une lettre de SOS qu’il accroche sur le dos d’un pigeon. (ndlr: la fonte de la banquise due au réchauffement climatique ne lui permet pas encore de jeter une bouteille à la mer) Mais quelques jours plus tard, notre pigeon qui avait l’espace de quelques instants un canard comme compagnon de route fut victime d’un chasseur maladroit. Il dégringola non loin d’une petite fille, Brimbelle, qui jouait avec ses camarades à pigeon vole. Seulement blessé les enfants décident de soigner l’animal et c’est ainsi que Brimbelle peut découvrir la lettre de Pablo, et la lire à ses amis. - SOS -le père noël a perdu la tête -les cadeaux sont en grand danger. Signé Pablo, Lutin en chef du père-noël. -Catastrophe, dit Brimbelle, il faut vite leur venir en aide! Mais comment peut faire une petite fille de 5 ans pour sauver le père-noël? Elle décide dans un premier temps de lui téléphoner, mais elle est vite déçue de ne parler qu’a des répondeurs aux numéros surtaxés. La seule et unique solution est donc de partir à sa rencontre. En demandant au pigeon de rejoindre Pablo, il suffit de le suivre. C’est-ce qu’elle fait sur son tricycle, cadeau du noël précédent.
Lorsqu’elle arrive enfin à l’atelier de fabrication du père-noël, elle découvre les lutins en tenue de basketteur, attachés à la fabrication d’entonnoirs et de pinces à linges, quelle horreur ! De plus elle aperçoit le père-noël, tout de bleu vêtu, à califourchon sur une banane géante -Bonjour père-noël, dit Brimbelle. Mais surpris par la présence de la petite fille, il glisse et se ramasse une buche (de noël!). -Saperlipopette! Mais qui est tu pour venir me déranger dans mon atelier? -Je m’appelle Brimbelle et je viens vous aider à retrouver la raison! Malheureusement la pauvre fillette a beau lui expliquer mille fois qu’il prépare le noël le plus ubuesque qu’on ai jamais vu, le vieux monsieur à la barbe blanche ne veut rien entendre. Qui peux avoir autorité sur le père-noël? Sa maman bien sûr! Alors Brimbelle court chercher la mère du père-noël, une vieille dame qui habite à quelques pas de l’atelier, pour lui faire-part de la situation. La vieille dame, qui est fort peu commode, se met dans une colère noire et court raisonner son fils: -Mais quel est donc cet accoutrement, remet ton manteau rouge tout de suite, sinon tu auras à faire à moi !! -Euh maman, c’est que… -Tais toi! On ne répond pas à sa mère, et remet toi la fabrication des jouets immédiatement, sinon tu sera privé de dessert !! Brimbelle, qui assiste à la scène, un peu amusée remarque une larme qui descend dans la barbe du père-noël; elle se rapproche donc et lui fait un énorme bisou. Un bisou transcende notre père-noël, qui court chercher son manteau rouge et qui s ‘adresse à ses lutins: -Remettez vos blouses de travail, on relance la fabrication des jouets, ça va être du grand père-noël cette année! C’est ainsi, grâce à Brimbelle, que chacun pourra vivre un joyeux noël. Alors les enfants, si vous croisez le père-noël, n’oubliez pas de lui faire un gros bisou…. De la part de Brimbelle!
Texte 3 - Spoiler:
Esprit de Noël
La maison n'avait rien de bien différent des autres alignées dans ce lotissement de St Cyprien. Toutes avaient été soigneusement déguisées, illuminées. Des pères Noëls descendaient le long des fenêtres, leur hotte remplie de cadeau sur le dos, des sapins aux milles boules et guirlandes lumineuses dans les jardin … Et la neige ! C'était un miracle, la ville de la chaleur et de soleil avait vu ses routes et ses trottoirs se tapisser de neige, d'une poudreuse blanche et douce qui faisait briller les iris des enfants. Tout était soudainement devenu magnifique et la magie féérique de Noël s'était peu à peu installé à St Cyprien. Le petit village de dix mille habitants était émerveillé de voir des flocons blancs s'abattre sur leur ville un vingt-quatre décembre.
La famille surement la plus heureuse était celle de Leila Vittori. C'était une jeune maman de vingt-deux ans, à la joie de vivre indéniable mais à la carapace aussi dur que celle d'une tortue. Sous ses airs de mère comblée, de femme vivante et pétillante, de fille extraordinaire, de sœur adorable, elle était avant tout une femme triste et malheureuse. Pleurant la « disparition » de son mari dans l'ombre, elle souriait son départ avec humeur sous la lumière de sa famille. Famille qu'elle avait elle-même réunie sur un coup de tête ce soir-même, ce soir de Noël. Elle avait contacté ses deux parents, habitants Paris depuis vingt ans et ne quittant leur domicile qu'une à deux fois par an. Elle les avaient persuadés de venir dans cette maison, la maison de son enfance. Sans une once d'hésitation, il avait accepté de revenir sur les terres de leur enfance à eux. Dans la maison où Myriam avait grandi avec ses parents. Dans cette maison qui avait été habité durant des générations !
Puis, elle avait téléphoné à ses frères et sœurs. D'abord son aîné, le plus sage, Antonin. Il avait vingt-six ans, était marié, avait deux adorables filles et un petit garçon d'un an et demi dont Leila était la marraine. Il n'avait pas non plus hésité et s'était rendu dès le vingt-trois décembre dans cette maison qui avait longtemps été abandonné. Antonin avait lui-même contacté Véronique, sa sœur benjamine. Le milieu, l'entre-deux, celle qui n'avait pas la bonne place mais qui avait toujours protégé Leila. Elle n'était ni mariée, ni mère. Elle avait juste un copain depuis deux ans et demi et ne souhaitait s'engager. Mais son amant avait lui un fils de quatre ans avec qui elle vivait. Elle avait donc décidé de venir avec « ses deux hommes ».
Ensuite, elle avait envoyé un message à Edgar qui était resté sans réponse... Il était le père de Jordana. mais avait disparu de la circulation il y a deux ans. Autrefois, il venait passé deux jours à Noël avec sa fille, puis deux autres jours au Nouvel An et il revenait l'après-midi de l'anniversaire de Jordie. Leila était heureuse de le voir, son cœur meurtri par l'absence de l'homme qu'elle aime l'empêchait d'être pleinement comblée. Le manque omniprésent de ce goujat qui l'avait laissé sans une once de remord lui rongeait le cœur et sa fille voyait bien le mal que cela lui faisait. Mais mystérieusement, depuis deux ans, Edgar ne réapparaissait plus. Il envoyait de l'argent pour l'anniversaire de Jordana mais aucun signe de vie. Et c'était ce qui faisait le plus mal à Leila. Car elle aimait cet homme plus que tout !
Le moment était venu, ils étaient tous apparu. Tous sauf lui mais Leila tacha de ne pas s'en formaliser. Il était dix-neuf heures, malgré l'obscurité de la nuit, la plupart des enfants jouaient encore dehors en compagnie d'Antonin, sa femme et Véronique. Papi Vittori les rejoignit quelques minutes plus tard tandis que Mami alla s'asseoir sur le canapé avec son beau-fils et le fils de celui-ci. Leila était plantée devant la fenêtre, le sourire aux lèvres de tous les voir s'amuser. Dans son cœur, elle était heureuse de tous les voir réuni. Elle ressentait une profonde satisfaction d'avoir réussi.
– Leila chérie, viens t'assoir avec nous, lui dit sa mère, Carine. – Tu ne trouves pas ça plaisant de tous les voir s'amuser comme si c'était un jour comme les autres ? Demanda alors la concernée, sans bouger. On ne dirait pas que c'est Noël... Ils sont là, sans se soucier du lendemain. Je trouve ça plus reposant qu'être devant un feu de cheminée, Maman.
D'un signe de tête, Carine hocha la tête en souriant. Sa fille avait raison, elle se leva donc pour la rejoindre et observer son fils, ses enfants et même petits-enfants jouer innocemment dans la neige. Il n'y avait rien de plus berçant que ses cris enfantins, ses rires de gamins naïfs et ses sourires angéliques plaqués sur les lèvres de chacun. La mamie prit le bras de sa fille et s'appuya sur elle avec délicatesse. Le beau-fils, amant de Véronique et prénommé Adrien, vint rejoindre les deux femmes et ressentit le même bien-être de voir toute sa nouvelle famille réunie.
Le premier à rentrer fut Gérard, le père de Leila. Il déposa son manteau et tout son accoutrement hivernal sur le palier et vint rejoindre sa petite famille au salon. Il sourit et vint enlacer sa femme avec amour. Leila fut jalouse et se surprit à penser être dans les bras d'Edgar un moment. Adrien la fixa en la prenant dans ses bras.
– Appelle-les, sourit Gérard. Nous allons manger à présent, les enfants doivent avoir faim !
Adrien parti les chercher tandis que son fils le suivait, tel un petit chien. Quelques minutes plus tard, toute la tribu entra dans le salon, hurlant, criant et riant. Gérard fut pris d'un fou-rire qui les fit tous taire. C'était un vrai troupeau de bœuf, très peu discret et plein de joie de vivre. Leila se tourna, ils étaient tous là et elle pouvait être heureuse d'avoir réussi à réunir sa famille.
La table était déjà mise, ils s'installèrent tous ; les enfants avec les enfants, les grands avec les grands. De part et d'autre d'Antonin et d'Adrien, Leila était collé à ces deux grands hommes musclés. En face d'elle, sa sœur riait à chaque blague qui était faite tandis que Carine allait et venait de la cuisine avec les plats, le sel, le pain, le poivre, les cuillères en bois, les assiettes, sans jamais s'épuiser. Gérard resservait du vin à sa belle-fils et Adrien. Des sourires indétrônables avaient pris place sur les lèvres de chacun, c'était un si bon moment ! Antonin taquinait sa femme, assise à côté de lui qui riait au éclats avec Véronique, le vin coulant déjà dans leur sang. Adrien surveillait les enfants à sa gauche, particulièrement son fils qui n'avait eu aucun mal à s'intégrer dans les enfants de son âge. Et il semblait déjà avoir une complicité particulière avec Jordana.
Lorsque le dessert arriva, on célébra en même temps l'anniversaire de Alice, la petite dernière d'Antonin qui, il y a quatre ans décidait d'embêter sa mère un jour de Noël. Les bougies furent souffler une à une dans la joie et la bonne humeur, Carine se posa un instant en soupirant tandis que Gérard et Adrien se moquait d'elle. C'était un esprit enfantin, vraiment amusant dans lequel nous nous amusions tels des gamins. Même nos enfants ne comprenait pas tellement comment leur parent, d'ordinaire si sérieux et sage, pouvaient à ce jour qui n'avait de spécial que l'appellation se « lâcher » ainsi et rire de bêtises !
Leila sourit à son beau-frère tandis qu'il positionnait le gâteau devant Alice. La gamine, toute émoustillée, observa un moment ce simple gâteau nappé de chocolat -et surement fait entièrement de ce délicieux ingrédient- puis souffla en riant ! Son père la tenait afin qu'elle ne se brûle pas et il l'embrassa lorsqu'elle eut fini en lui soufflant à l'oreille :
– Il faut que tu fasses un vœux, mon amour. – J'aimerais que tonton Edgar, il revienne ! Lâcha-t-elle, innocemment bien sur, dans un rire coquet et de sa petite voix.
Mon cœur rata un battement. Elle n'avait que deux ans lorsqu'il disparut et elle se souvenait de lui. Des larmes montèrent à mes yeux ; pour cacher ma tristesse palpable dans cet intense moment de silence, de solitude et de douleur, je me mit à rire tandis qu'Antonin rattrapait le coup en disant que les rêves ne se réalise jamais lorsqu'il sont dit à haute voix. Alice bouda un moment ; j'étais dans la même situation qu'elle... J'avais longtemps fait ce vœux à moi-même, faite qu'Edgar revienne. Mais malgré l'avoir tout caché, il ne s'était jamais réalisé.
Carine fixa sa fille un moment de peur que celle-ci craque mais à travers la tristesse des yeux de celle-ci, elle ne put voir qu'un unique sourire et son rire cristallin. Elle tenait le coup. Toute la famille se remit à plaisanter lorsque, la sonnette retentit avec force dans toute la maison. Le silence se fit brutal et inattendu. L'humour d'Antonin gronda contre cet indésirable, fauteur de trouble et gâcheur de Noël mais, comme il était levé, il alla ouvrir en chantonnant tandis que les conversations reprenaient tranquillement leur cours, plus sérieusement jusqu'à ce que l'« indésirable, fauteur de trouble et gâcheur de Noël » entre dans le salon, timidement mais toujours de cette élégance.
Leila allait se tourner lorsqu'elle entendit sa fille hurler « Papaaaaaaa ! ». A ce moment elle compris, il n'y avait rien d'autre de possible à interpréter, il était revenu. Jordana descendit de table à une vitesse fulgurante et alla sauter dans les bras de son père, qui la réceptionna en la faisant voler dans les airs. Elle était heureuse, cette gamine, se dit Leila. Elle venait de retrouver la personne qui avait disparu de sa vie... La jeune maman soupira avant de prendre son courage à deux mains et se retourner. Il était toujours aussi beau, toujours cette stature de l'homme même, ses cheveux blonds lisses et cachant plus de la moitié de son visage, ses yeux azur clair qui la faisait tellement fondre, ce sourire en coin à cause de cette fichue cicatrice sur la joue. Il était beau, peut-être même plus qu'avant, reconnut la jeune femme.
– T'as vu, Maman ? T'as vu, t'as vu ? Il est revenu, je te l'avais dit ! Je te l'avais dit qu'il reviendrait, j'avais raison ! Se mit à sautiller Jordie dans tout le salon. – Oui, j'ai vu, laissa tomber Leila en prenant l'homme par la main.
Elle l'entraîna dehors, en prenant soin de mettre son manteau, afin d'avoir un sérieuse discussion avec lui. Elle ne comptait pas lui faire la morale mais comprendre, juste comprendre.
– Pardonnes moi d'avoir disparu, j'ai eu quelques soucis... s'excusa-t-il aussitôt, le visage déformé par une moue gênée. – Ta fille aurait réellement perdu espoir si tu n'étais pas venu ce soir, soupira Leila. D'ailleurs pourquoi es-tu là ?
La main d'Edgar prit celle de la jeune maman et, de l'autre il lui caressa la joue tendrement avant d'approcher son visage de celle qu'il aimait plus que tout. Leila sentit son souffle s'approcher puis glisser sur sa bouche. Lentement, les lèvres de cet homme dont elle raffolait effleurèrent les siennes jusqu'à ce qu'elles entrent en contact. Les sens en éveil, le cœur en feu et l'esprit joyeux, Leila attrapa le manteau de son homme des mains et colla son corps au sien. Elle était heureux, Noël pouvait enfin commencer car de ce baiser, elle savait qu'il ne repartirait plus. Il était à elle, et elle était totalement à lui.
Ils sursautèrent lorsque la porte d'entrée s'ouvrit à la volée, laissant apparaître Jordana, Antonin, Véronique et leur parents, le sourire aux lèvres.
– Bon, c'est fini les papouilles, on peut y aller maintenant ? Demanda Jordie, en croisant les bras, boudeuse. – Oui, mon Ange, répondit son père en la prenant dans ses bras.
En la prenant dans ses bras et sans omettre d'attraper la main de Leila. Il serait là, à présent. Dans la vie de ses femmes et pour toujours.
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