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 Le passage de Pierres

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Aziliz
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Aziliz


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MessageSujet: Le passage de Pierres   Le passage de Pierres Icon_minitimeDim 17 Oct - 17:55

Bonjour !

Je tiens à préciser que le titre est provisoire et subira surement quelques changements.
Si vous avez des Commentaires (ce que j'espère) ou des questions, merci de les poster sur Ce sujet


Préface : Naissance

C’est un moment inouï, incroyable. Si pur et pourtant si fragile. Intense et impalpable.

Tout a commencé lorsque j’ai plongé mes yeux dans les tiens. Tu avais ce sourire étrange que je t’ai toujours connu. Autant dans tes romans que dans la phrase que tu m’as offerte ce jour-là, j’ai senti la justesse de l’absolu. Tu vivais avec les mots. Comme te glissant dans une rivière tumultueuse, tu évitais avec passion les écueils et nageait avec ardeur. Tu te jouais du courant comme personne et tu trouvais attendrissant les bonds que je - que nous - faisions pour nous débattre dans l’eau. Comme une bouée de sauvetage, tes mots ont tiré mon cœur de la noyade.
« On n’écrit pas les histoires, nous ne faisons que les raconter »

Ce n’est pourtant qu’aujourd'hui, lorsque je tiens son corps encore frêle entre mes doigts, que je sens son pouls léger battre contre le mien, que je comprends le véritable sens de tes paroles. Et leur infinie justesse. Ma douce petite. Il m'arrive parfois encore de tenir contre mon cœur tes propres enfants. Ils sont déjà bien grands et, si tu n'es plus là pour veiller sur eux, sache que mes yeux ne les quittent plus. J'aime écouter ce qu'ils racontent avec l'oreille attentive de la mère que je ne suis pas encore - que je suis en train de devenir. Leurs mensonges ont le doux voile de la vérité.
Mon bébé ne parle pas encore, bien qu'il me réveille la nuit. Sans broncher, je me glisse à son chevet et le contemple grandir. Pas à pas. C'est un tel bonheur qui m'envahit lorsque je l'observe en silence que plus rien d'autre n'existe à mes yeux. Je songe parfois avec un sourire que, comme dans la chanson, j'ai fait un bébé toute seule, mais je sais bien que c'est faux. Il a la douceur de ta peau. J'aime le caresser du bout des doigts sur son petit ventre charnu et le sentir frissonner à ce contact. Parfois, il ouvre les yeux et je me plonge dans l'azur de son regard. Ton regard et sa douce violence. Je souris. Je suis heureuse de te retrouver à travers lui, de même que je retrouve ta douce insouciance et ta fragilité contenue.
Il est tout à mes yeux. Ma vie en plus petit. En plus beau aussi.

Pendant les longs moments qu'il passe, endormi contre mon cœur, je regarde le monde se mouvoir autour de moi. Personne ne semble le remarquer et pourtant je sais que tous ont senti son existence. Toi plus que les autres. Tu me connais trop bien pour ignorer que cela fait cinq ans si ce n'est plus que j'attends de la voir frémir entre mes doigts et que tous mes futurs semblent converger vers elle. Oui, elle, c'est une petite fille. Tu me demandes parfois comment elle se porte, et comme toujours, je te réponds qu'elle pousse à son rythme. Tu me demandes plus souvent comment je vais. Tu t'inquiètes tellement pour moi, pour mon avenir, pour notre avenir. Tous ensembles.
Je t'aime. Et les mots sont faibles pour exprimer mes sentiments à ton égard. Ma gratitude, d'abord. Pour m'avoir soutenue et m'avoir guidée à chaque étape de ma vie. Pour avoir permis à cette petite fille de naître et surtout pour m'avoir permis de la voir grandir. Pour m'avoir fait changer. Et grandir. Mon bonheur aussi, de te savoir à mes côtés à chaque instant. De lire dans ton regard une compréhension, une complicité au-delà des mots. De savourer avec joie tes moments de délicatesse et de joie confuse. Un roman entier ne suffirait pas à tout te raconter. Mais qu'importe puisque tu sais déjà ce que j'ai dans le cœur et que personne - même pas elle - ne saurait y prendre ta place.
Tu sais, elle me réserve bien des surprises, cette petite. Aussi imprévisible que toi, elle se joue de sa pauvre maman comme un fétu de paille balayé par le vent. Et la comble de bonheur indicible. Je t'ai toujours tenu au courant de ses bêtises - mais je n'aime pas ce mot, il n'est pas totalement juste - pourtant je sais que tu ne la vois pas dans la globalité dans laquelle je la vois. Pour toi, ce n'est qu'une petite fille. Peut-être l'aînée d'une ribambelle d'autres. Mais pour moi ce n'est pas qu'une petite fille. C'est la plus belle. La plus douce aussi.

Je l'ai sentie bouger dans mon ventre il y a plusieurs mois de cela. Complètement prise au dépourvu je n'ai rien fait. Je ne pouvais pas l'empêcher de grandir et au fond de moi, je savais que j'en avais besoin. Que j'en avais envie. Je te l'ai caché longtemps, mais tu m'as démasquée un soir. "Qu’est-ce ?" avais-tu dit. Je m'étais contentée de m'empourprer et tu avais souri. Je ne t'ai rien révélé de ce que je savais alors. Je devinais déjà en elle la douceur de tes traits et la force de notre relation. Comme toutes les futures mamans, j'ai ensuite eue de drôles de lubies - et tu étais inquiet comme je ne t'avais jamais vu inquiet auparavant - des sautes d'humeur - que tu encaissais sans broncher, me remontant le moral lorsque j'étais en pleurs et me rassurant lorsque la peur me nouait l'estomac. J'ai commencé à te découvrir tel que tu étais vraiment. C'était plus beau qu'un rêve.
Je la voyais déjà, cette petite, à travers tes mots. Plus encore, à travers ton regard, tes yeux, tes étreintes, et chaque moment que nous passions ensemble. C'est dans un drôle de retour en arrière qu'elle me plonge et je revois nos meilleurs moments. Ce jour, pas si lointain, où tu as décrété que j'étais la femme de ta vie. Cet instant si violent et si doux où, pour la première fois, nos doigts se sont mêlés pour ne plus se lâcher. Ces longues heures à contempler le paysage sans rien dire, en laissant les accords de Diamonds and Rust se mêler aux sentiments étranges qui se tissaient entre nous. En nous.
Lentement, les mots ont commencé à couler en moi. Comme une rivière. Impossible à arrêter. J'ai senti son essence se fondre en moi. Au fond de mon âme, son cœur palpitait, lancinant battement qui rythmait mes phrases. La plume cours sur le papier avec la douceur d'une caresse. Lentement, je me libère de ce qui était prisonnier en moi. De cette petite fille si tendre et si câline qui sommeillait dans mon ventre. Je ferme les yeux, harassée par l'effort, et avec un bonheur inouï, son premier cri se fraye un chemin vers mes oreilles. Une larme coule sur ma joue et je serre contre mon cœur ce petit bout de moi - et de toi.
Ce petit bout de nous. Cette douce histoire d'une rencontre, d'une deuxième, d'une troisième. Cette histoire d'amour pur entre moi et vous trois. Entre toi et moi. Entre toi qui es parti, entre toi qui es toujours là, entre toi qui es un peu le chat, et un peu la souris. Entre la légende que les mots ont tissée en mon âme. Entre l'amie de toujours qui a su me faire croire en mes rêves. Entre l'insaisissable amour que la complicité et le temps rendent imbrisable. Une petite histoire de nous quatre réunis.

Je la regarde grandir et chaque jour, ses mots me semblent plus justes. Ce ne sont encore que des balbutiements, des essais infructueux pour se faire comprendre et pourtant. Avec un sourire, je passe mes doigts dans la frêle chevelure qui couvre son crâne d'enfant et, comme une vision d'avenir, un frisson d'expectative me parcours. Je ne sais pas si elle est vouée à une grande existence pleine de gloire. Qu'importe, dans mon cœur, elle restera toujours la plus belle, la plus douce, mais surtout la plus vraie de toutes mes histoires. Aziliz.

________________

Zénith

La nuit reprenait doucement ses droits sur la prairie, parant chaque brin d’herbe d’une ombre malicieuse, et distillant une inquiétante sérénité. Aziliz ouvrit sa fenêtre, offrant son visage à la caresse d’un vent capricieux, le seul à encore troubler le silence instauré par la semi obscurité. La jeune fille sauta souplement dans les hautes herbes.
Pareille à une ombre, elle se glissa avec délectation de l’autre coté du muret de pierres sèches qui cernait la ferme où elle travaillait depuis une dizaine de jours. Comme chaque nuit, son besoin de liberté reprenait le dessus. Elle disparut.
Le premier flocon de l’année vint mourir sur sa joue. Elle sourit en tournant son visage vers le ciel. C’était comme si les étoiles s’étaient décrochées de la voûte céleste pour tomber sur la prairie en une délicieuse poudreuse. Elle ouvrit les bras et offrit son être tout entier à la magnificence qui sévissait ici. Libre.
Libre. Ce mot résonnait, doux et pur, dans son âme. Libre. Il vibrait dans le chemin qu’elle suivait, depuis bientôt quatre ans. Libre.



Dernière édition par Aziliz le Jeu 28 Oct - 9:49, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Le passage de Pierres   Le passage de Pierres Icon_minitimeVen 22 Oct - 19:21

Aurore

Des larmes montèrent à ses yeux et elle claqua la porte de toutes ses forces. Barricadée dans sa chambre, elle laissa libre court à sa tristesse. Puis la rage remplaça la peine. Ses parents avaient beau ne pas la comprendre, elle ne se laisserait pas enfermer pour autant. Elle jeta un coup d’œil circulaire à la pièce richement meublée qu’elle occupait depuis seize ans. Un large lit à baldaquin trônait contre le mur, face à elle, entouré de diverses armoires et coffres qu’elle savait remplis de robes chatoyantes, de belles draperies, et de rutilantes tenues. A droite du lit, une coiffeuse en bois massif reflétait paisiblement le faste de la pièce tandis que perles et bijoux tentaient vainement de capter la lumière qui filtrait derrière les rideaux. Aziliz se leva et se planta devant le miroir en tentant un sourire. Elle était jolie, malgré ses yeux rouges et sa mine renfrognée. Une cascade de boucles brunes ruisselait sur ses épaules, elle avait le visage fin, légèrement ovale. Deux yeux noisette et un petit nez pointu surmontait des lèvres pulpeuses. Vêtue d’une grande robe verte qui laissait ses épaules dénudées, elle nota pour la première fois le léger renflement de ses seins sous la soie, la courbure de ses hanches qui se faisait plus marquée. Son corps devenait peu à peu celui d’une femme.
Pourtant, elle se sentait encore enfant, pas même jeune fille, enfant. Une enfant qui bientôt intégrerait l’école d’archivistes comme l’avaient toujours fait ses ancêtres à son âge. Une enfant qui passerait trois années de sa vie dans les livres, à étudier, pour finalement hésiter plus tard entre être secrétaire d’un des conseillers du roi ou directrice d’une des grandes bibliothèques du royaume.
Un avenir qui ne l’emballait guère, et qui lui déplaisait même beaucoup. Un avenir qui ne serait pas le sien. Elle se l’était juré. Mais ses parents ne paraissaient pas apprécier le fait qu’elle se soutire aux us et coutumes familiaux.
Elle adressa un dernier sourire au miroir avant de quitter la pièce. Ses parents, après la violente altercation qui les avaient opposés à leur fille, s’étaient calmés et discutaient dans le somptueux salon, dont les murs étaient évidemment couverts de livres.
- Où vas-tu ?
Elle avait fait mine de rien et s’était dirigée vers la porte d’un air dégagé, son père l’avait interpellée malgré tout.
- Où vas-tu ?
- Voir Héléna, elle m’attend devant la fontaine.

Il ne se doutait pas qu’il ne la reverrait plus.

_____________________
Aurore

La ruelle était déserte, désespérément déserte. Et elle était coincée, définitivement coincée. Elle recula contre le mur de pierre lorsqu’elle comprit que cela ne faisait que la coincer un peu plus. Le cercle de ses assaillants se resserrait peu à peu autour d’elle. Ce n'était qu'une bande de piliers de bar qui suaient la saleté autant que l’alcool, sept gros lourdauds… Lourdauds certes, mais elle était seule…
Et elle ne s’était jamais battue !
Elle se força à se détendre, si elle se calmait, elle avait peut être une chance de s’en sortir. Peut-être.
- Alors ma jolie, tu cherches l’aventure ?
Pour toute réponse, elle se mit légèrement de profil et plaça ses mains devant elle en une maigre garde de combat. Elle avait plusieurs fois vu des guerriers s’affronter dans l’arène et elle découvrait que, si son corps était maladroit, son esprit, lui, avait enregistré certains gestes.
Celui qui semblait être leur chef dévoila trois chicots noirâtres dans un affreux sourire.
- On va t’apprendre la vie ma mignonne.
Ils se ruèrent sur elle.

Que pouvait une jeune fille de seize ans face à sept lourdauds ? Rien. Aziliz en avait bien conscience et au moment où la première main s’approchait de son buste, elle se baissa, tentant de passer entre leurs jambes. Malgré les coups qui pleuvaient sur son corps, elle parvint à sortir du cercle, se releva et se mit à courir. De toutes ses forces. Elle entendait derrière elle les lourdes bousculades de ses adversaires et, terrifiée, poursuivait sa course effrénée sans se retourner. Droit dans une impasse. Un mur, haut de trois mètres et parfaitement lisse, lui barrait le passage : le mur extérieur de la caserne… A une heure pareille, elle était vide à coup sûr.
De nouveau ses adversaires la cernèrent, ne lui laissant cette fois ci aucune possibilité de fuite. Elle en aurait pleuré. Elle se tint coite, prête à défendre chèrement sa peau.

Elle n’en eut pas besoin. Ayant bondi du mur derrière elle, un homme se tenait entre elle et ses assaillants. Il se tenait de profil, les bras relevés en une parfaite garde de combat. Impressionnant de sérénité. Ce qui n’empêchait pas qu’il allait se faire tailler en morceau ! Il était seul, seul face à sept. Il n’avait aucune chance. Aziliz serra les dents, attendant les coups qui ne manqueraient pas de pleuvoir sur elle dans un instant. Ses adversaires sourirent, ils ne feraient qu’une bouchée de l’homme, et après, ils s’amuseraient avec sa copine. Le cercle se resserra autour de l’inconnu.
D’un parfait ensemble, ils attaquèrent. Voulurent attaquer. Le bras de l’homme s’abattit sauvagement sur un poing tendu dans un sinistre craquement. D’une torsion du buste, il évita la charge d’un barbu deux fois plus large que lui et tendit la jambe au dernier moment. Le pilier de bar s’effondra au milieu de ses congénères dans un concert de jurons.
Profitant du désordre engendré par la chute, l’inconnu mis hors jeu deux autres hommes. L’un se plia en deux, frappé par un poing raidi dans le plexus solaire, l’autre fut cueilli sous la mâchoire par un violent coup de pied. Comprenant soudain qu’ils n’avaient aucune chance contre lui, les sept lourdauds se séparèrent et disparurent dans les ruelles adjacentes.
Aziliz qui avait fermé les yeux pendant l’affrontement, contemplait avec effarement la scène. Comment cet inconnu seul avait il put se débarrasser de sept hommes ?
- Viens, lui murmura-t-il, ne traînons pas ici.

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MessageSujet: Re: Le passage de Pierres   Le passage de Pierres Icon_minitimeMar 23 Nov - 12:04

Aurore

La jeune fille suivait celui qui l’avait défendu dans un dédale de ruelles qu’elle ne connaissait pas. Elle avait beau être née ici, la ville était vaste et ses sorties, avant cette dernière semaine, peu nombreuses. Il marchait devant elle à grandes enjambées ce qui l’obligeait presque à courir pour ne pas se laisser distancer. Il était grand, et ses gestes, malgré la vitesse qu’il s’imposait, emprunts d’une fluidité déconcertante. Aziliz le détailla : plus fin que les guerriers qu’elle avait vu s’affronter, il n’en était pas moins impressionnant. Sa stature forçait le respect, de même que ses étonnants vêtements bruns et amples qui le faisait ressembler à ces hommes du sud, réputés pour combattre à mains nues les redoutables créatures du désert.

Il s’arrêta brusquement et pénétra dans une maison basse. Sans hésitation Aziliz entra à son tour dans la bâtisse. La porte s’ouvrait sur une grande salle meublée de petites tables de bois sombre. De nombreux convives discutaient autour de plats fumants ou de chopes de bière. L’homme adressa deux mots à la tenancière et ils prirent place contre le mur du fond. Aziliz s’assit sans rien dire, subjuguée par l’aura de l’homme qui lui faisait face. Ce fut donc lui qui prit la parole :
- Je me demande bien ce que faisait une fille comme toi en pareille compagnie…
- je… euh… je…
Elle s’empourpra ce qui tira un sourire amusé à l’inconnu.
- Ne t’inquiète pas, je n’essaye pas de te soutirer tes secrets.
Perdue et ne sachant que répondre, elle se contenta d’observer ses mains posées sur la table, des mains si douces et fines qu’elles paraissaient presque fragiles.
- Comment t’appelles-tu ?
- Je… euh… Aziliz. Et vous ?
Il éclata d’un rire frais et joyeux.
- Tu peux me tutoyer tu sais ! Je ne dois pas avoir plus de deux ans de plus que toi.

Aziliz se rasséréna elle prenait tout à coup conscience qu’elle n’était plus une enfant, et malgré la peur et la fragilité qu’elle ressentait depuis qu’elle avait quitté la maison, elle avait grandi.
- D’accord, fit elle, et toi ?
- Je m’appelle Evan. Que faisait tu en ville ?
Elle ne répondit pas tout de suite et, se méprenant sur son trouble, il s’empressa d’ajouter :
- Enfin si tu veux en parler…
- Oh euh… Et bien… A vrai dire… Je cherchais ce que j’allais faire maintenant.

Il l’observa avec étonnement, cherchant en vain une explication à la réponse sibylline qu’elle venait de lui offrir. Puis il remarqua ses vêtements qui, s’ils étaient déchirés, n'en montraient pas moins sa noblesse, ce qui renforça sa perplexité. Il n’était pas rare que des jeunes filles seules se fassent agresser dans ces quartiers, en revanche les nobles ne les fréquentaient jamais sans escortes… Que faisait-elle ici ?

- Merci… de… euh… De m’avoir sauvée… tout à l’heure.
Les joues rouges et la tête baissée, elle se sentait à présent honteuse de sa situation. Il lui adressa un doux regard qui fit fondre sa gêne. C’est ce moment que choisit l’aubergiste pour leur amener deux verres de vin aux épices ainsi qu’un panier de galettes à l’odeur sucrées.
Evan la remercia et elle tourna les talons pour servir une troupe bruyante qui venait d’entrer.
Aziliz porta maladroitement le verre à sa bouche, c’était la première fois qu’elle goûtait le vin et cela lui tira une légère grimace tant le goût était âpre. Conciliant, Evan lui tendit les galettes sucrées en s’excusant :
- Ce n’est pas le meilleur vin aux épices que j’ai goûté, en effet…
Cela ne l’empêcha pourtant pas de boire une longue rasade avant de poursuivre :
- As-tu trouvé ce que tu vas faire ?
Elle secoua la tête.
- Non.
- Depuis combien de temps vis tu seule ?
- Comment savez-vous que…
- Observation, alors depuis combien de temps ?
- Guère plus d’une semaine…
- Alors je te conseille de passer la nuit ici, les chambres sont accueillantes, la vermine peu nombreuse et cela te laissera le temps de réfléchir.
- Possible…

Il sourit et observa, les yeux dans le vague, les autres clients de la taverne. Aziliz en profita pour le détailler. Les cheveux ras, un visage ovale, allongé d’un petit bouc châtain. Il était plutôt séduisant, avec sa bouche fine et son teint blanc, mais ce qui subjuguait la jeune fille, c’était son regard. D’un bleu exceptionnel, à la fois profond et clair, indescriptible. Et sa façon de regarder. De tout voir sans bouger les yeux, de couver du regard deux enfants se chamaillant et l’instant d’après, détailler un des clients attablés. Quittant la douceur de ses yeux, elle remarqua sa façon de se tenir, à la fois droite et souple, décontractée et pourtant prête à toute éventualité.
Son regard se reporta sur Aziliz et elle tourna les yeux.
- Tout à l’heure, fit-elle d’une voix timide, tu… tu as battu ces sept hommes… seul… Co…comment as-tu fait ?
Il eut un rire léger avant de répondre.
- Je me suis longtemps entraîné.
- Et euh… continua-t-elle d’une voix si basse qu’il dut se pencher pour l’entendre, tu… tu pourrais m’apprendre… Non parce que je vais sûrement rester seule longtemps et… je … je voudrais voyager, et si ça m’arrive de nouveau… je …
- Si tu n’arrête pas de parler, je ne pourrais pas te répondre.
- Euh… je … Excuse moi.
Il rit et but à nouveau avant de la regarder avec attention. Transpercée par son regard, elle se retint de se recroqueviller sur son siège.
- Peut être.
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