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 L'art de la description

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2 participants
AuteurMessage
Aziliz
Plumes des Plumes
Aziliz


Messages : 153
Date d'inscription : 17/10/2010
Age : 33
Genre Littéraire : Fantastique / Réaliste

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MessageSujet: L'art de la description   L'art de la description Icon_minitimeMer 20 Oct - 10:34

L'art de la Description.

La description, qu'elle soit dans un texte court ou dans un roman est toujours très importante. C'est elle qui crée l'atmosphère, qui fais voyager le lecteur dans nos mondes et qui lui permet de ne pas crouler sous un flot continue d'action. Elle rend attachants les personnages et donne vie au scène. Raison de plus pour y mettre du coeur !

Où trouver l'inspiration ?
L'inspiration réside en réalité dans notre environnement. Tout ce qui nous entoure est source d'inspiration. De l'assiette sale que l'on a pas eu le temps de ranger à la vieille voisine qui garde ses petits enfants avec un grand sourire. Il faut donc prêter attention à tout ce qui se trouve autour de nous et prendre le temps d'observer en détails. Que ce soit un paysage, une personne ou un objet.
Bien, vous avez maintenant votre sujet d'inspiration. Pour l'exemple, je vais prendre un bête livre qui traîne sur le bureau. Comment l'observer pour pouvoir le décrire ?
Vue : La couleur dominante de sa couverture, le dessin, le texte, s'il est ouvert ou fermé. A-t-il un marque page ? Plutôt épais ou bien fin ? Récent ou ancien ?
C'est déjà un bon début, mais un être humain ne se limite pas à la vue d'un objet.
Toucher : La texture des pages, si l'encre s'efface quand on passe le doigt dessus, le relief éventuel de la couverture, etc.
Et de deux sens ! On continue sur cette voie là, et on met le nez dans le livre !
Odorat : Le livre a-til une odeur agréable ? Sent-il le vieux, le renfermé ? Peut être a-t-il une odeur particulière...
Bon c'est déjà bien, je ne vais pas vous demander de goûter le papier, mais ce livre ne se limite pas à ça :
Ouïe : Lorsque le livre tombe, a-t-il un bruit mat ? un bruit sourd ? Quel son font les pages lorsqu'on les tourne ?
Voila, on a exploré l'objet de fond en comble et on peut donc le décrire dans de nombreuses situations...

Mais il reste un facteur que nous avons pas traité ! Je l'appelle le ressenti.
Que ressent-on face à se livre ? Nous rappelle-t-il un souvenir particulier ? Une citation ? Un moment ? Nous intrigue-t-il ? L'a-t-on lu ? A-t-on envie de le lire ?
Répondre à ses questions, on peut le faire pour nous mais aussi pour un personnage qui se retrouve face à un objet semblable.

Exercice : Prendre un cahier et choisir trois sujet d'observation : Un objet, Un paysage, Une personne. Tenter de les décrire du mieux que l'on peut en se basant sur notre ressenti. (Au début, on peut le faire face au sujet, ensuite on peut s'entraîner à le faire de mémoire : cela nous force à faire attention aux détails sans forcément les noter)

Exemple :
Objet : C'était un simple t-shirt sans manche d'une couleur orange délavé. Il était froissé et visiblement sale, pourtant il gardait une odeur relativement agréable, à la fois musquée et boisée. La coupe était masculine et la matière, incontestablement du coton. Les mailles serrées étaient douces au toucher, bien qu'encore humides.

Paysage : L'herbe était haute et les fleurs des champs avaient envahi ce lopin de terre à l'abandon. Le soleil frappait de plein fouet l'herbe vivace qui tentait de se réfugier sous l'ombre des arbres proches qu'un léger vent agitait, créant une étrange symphonie de frottement. Une odeur de coquelicot et de chlorophylle embaumait l'air d'un parfum à la fois lourd et fleuri. Cela me rappelait la douceur de mon enfance et mes journées d'escapades dans la prairie.

Personne : Il était grand et massif, un sourire immanquablement collé aux lèvres. Sa stature le rendaient imposant, d'autant que ses cheveux ras et le gouffre de ses yeux noirs. Un léger bouc sur le bout de son menton carré me fit penser à un ami proche, bien que ce soit la seule ressemblance. Il semblait taillé dans le granit, presque plus proche de la montagne que de l'être humain, à ceci près que si la montagne emprunte la délicate odeur des fleurs, lui avait une odeur lourde et acide de transpiration.


Note : Utiliser tous les sens n'est pas forcément nécessaire, idem pour le ressenti. Il faut savoir varier selon ce qui marque le plus : on remarquera les odeurs fortes et oubliera la texture de quelque chose que l'on ne peut toucher. Essayer de décrire sur au moins deux plans différents.

Comment écrire une description ?

Je vois beaucoup dans des textes des descriptions comme : "Le livre était bleu, épais et avait l'odeur de la rose." C'est déjà bien puisque, conformément au cours précédent, nous avons au moins deux sens représentés. Pourtant vous pensez bien qu'au bout de deux cent pages de description classique (Sujet + être + adjectif) le lecteur commence à en avoir assez et aimerais un peu plus de fantaisie dans le style. Cela à beau être personnel à chacun, il y a quand même des recettes que l'on utilise tous !

Commençons par les figures de style Smile

Métaphore et comparaison
C'est bien beau de dire que le livre est bleu. Mais si nous voulons attirer l'attention du lecteur sur le fait que ce livre est effectivement bleu, il faudra être plus précis ! Nous pouvons alors sortir métaphore et comparaison du tiroir !
La métaphore et la comparaison sont le fait d'utiliser un élément pour approfondir la description de notre sujet. Là où la comparaison est claire : Le livre était bleu comme une nuit sans lune, la métaphore se fait plus discrète : Le livre était bleu de nuit sans lune. On peut donc, selon le besoin utiliser l'une ou l'autre pour parfaire notre description.
"L'homme était grand comme une montagne." --> L'homme est très grand.
"Le paysage semblait ondoyer dans le reflet d'un océan imaginaire" --> Le paysage bouge et est déformé comme lorsque l'on regarde dans de l'eau
"Tel un homme, elle ne portait que des chemises" --> C'est une femme qui s'habille en homme.
Le tout est de varier entre métaphore et comparaison (et dans la comparaison, varier de mot pour comparer : comme, tel, à la manière de, ...)

Personnification
Le problème, lorsque l'on décrit un paysage ou un objet, c'est souvent de le rendre "vivant". "La forêt agitait ses branches." "Le ciel se couvrait." C'est joli, mais si l'on veut aller plus loin dans le vivant, on peut avoir recours à la personnification. Il s'agit en réalité de donner un trait "humain" à un paysage ou à un objet (ou à autre chose d'ailleurs ^^) par exemple :"La forêt agitait ses bras en colère, comme tentant de l'attraper" La forêt devient un être qui agit, elle en devient effrayante et permet au lecteur de comprendre l'angoisse du personnage et la peur qui l'étreint, même si l'on sait que la forêt à des branches et non des bras.
Bien sûr, il ne faut pas en abuser, mais garder à l'esprit que c'est possible. Cela nous donne un élément de plus pour varier les descriptions.

La métonymie
Autre problème des descriptions : les répétitions. Et pour ça, la métonymie est bien pratique ! Plutôt que de dire : "le liquide était rouge. Il bu le liquide" on pourra dire "le liquide était rouge. Il bu le verre." Ici on a remplacé le contenu (donc le liquide) par le contenant (le verre). On peut également substituer le symbole à la chose (les lauriers - la gloire), l'objet à l'utilisateur (l'épée - le chevalier) ou la conséquence à la cause (Il bu la mort - le poison). On l'utilise souvent sans s'en rendre compte mais pensez y lorsque vous ne trouvez pas de synonymes par exemple !
Sous partie de la métonymie : la synecdoque : elle permet de prendre une partie pour le tout (le bras - l'homme) ou bien la matière pour l'objet (croiser le fer - les épées).

Il en existe des dizaines, plus ou moins utiles, comme la périphrase (on remplace un mot par une expression au lieu de dire "le soleil"on pourra par exemple dire "l'astre du jour" ou "le disque de lumière") mais nous allons pour l'instant nous arrêter là, cela donne déjà pas mal de diversité et le reste viendra avec l'expérience. (Moi même j'utilise des figures de styles que je ne connaissais pas ^^).

Exercice : décrire deux fois le même sujet en variant l'effet recherché (par exemple, décrire un paysage pour donner un sentiment de sérénité, puis décrire le même paysage pour donner un sentiment d'inquiétude). Utiliser les figures de style pour accentuer les différences.

Exemple
Sérénité : La forêt était calme et silencieuse comme au cours d'un long sommeil. Les tas de neiges épars diffractaient la pâle lumière de la lune. L'air bien que frais, offrait une douce fragrance de mousse.
Inquiétude : La forêt s'était tue comme le calme avant la tempête. Elle étendait déjà ses bras trapus vers le visiteur imprudent sous le regard complice d'une lune à la lumière chiche. Le froid mordant semblait de mèche et dans cette atmosphère d'épouvante n'avait cesse de nous glacer le sang.


Ecrire une description, cela parait relativement compliqué et pourtant, il suffit de laisser aller le texte. Avec de l'entraînement, on arrive facilement à rendre attachant, vivant et intéressant le sujet de description. Pour ma part, j'écris d'abord la description comme elle vient, puis je la relie. Je change certaines choses pour produire l'effet voulu, je fais la chasse aux répétitions, etc...
Je continuerai le cours surement demain, selon tes questions ^^ et je ferais une liste des erreurs fréquentes à éviter (et à chercher et corriger lorsque l'on se relit !)

La Chasse aux erreurs

Le plus gros travail de tout texte ne réside pas dans l'écriture elle même, mais dans quelque chose que l'on néglige bien trop souvent : la Relecture. C'est pourtant un point capital qui permet de cerner, outre les problèmes orthographiques, grammaticaux et de conjugaison qui nous auraient échappé, mais également, les points forts et les points faibles. Dans le cadre de la description, voici quelques erreurs à éviter :

Trop de description, tue la description
Lorsque l'on écrit un texte en partant du principe de travailler les descriptions, on a trop souvent tendance à en faire trop. Inutile de passer 3 pages à décrire une fleur (sauf si celle ci est particulièrement importante dans votre récit). Inutile également de dresser un tableau de toutes les couleurs de cheveux d'une classe de 20 élèves. Dans le premier cas, le lecteur s'ennuiera, dans le second, soit il se lassera, soit il ne retiendras même pas que Natacha, un personnage clé, à les cheveux violets. Trouvez donc un juste milieux et décrivez ce qui est nécessaire, par exemple, Natacha, mais que Bertrand et Chloé ai les cheveux bruns alors qu'on ne les rencontres que 3 lignes sur tout le roman, c'est inutile.

Décrire pas à pas
Comme une situation initiale, la description doit laisser le temps au lecteur de poser le décor dans sa tête. Autant on ne commence pas un roman par un exposé complet des pouvoirs en force, des royaumes, des divinités, des lieux et des personnages, autant on ne décrit pas la forêt, la montagne, la plaine, la ville d'un coup. Allez y progressivement et profiter du point de vue des personnages. Si Natacha entre dans la forêt, décrivez là... Mais sans commencer par les espèces des arbres qui l'entourent, parlez d'abord de ce qu'elle voit en premier lieu (une forêt, du vert, des feuilles) puis faîtes éventuellement un zoom sur ce qui vous intéresse (le joli sapin qu'elle va mettre dans son salon pour Noël)

Description ne rime pas avec Répétition
On ne va pas s'amuser à décrire de la même manière et avec les mêmes mots pendant 300 pages ! Vos personnages vont profiter de ces pages pour évoluer, vos descriptions aussi. Admettons que Natacha rencontre Morgan, un garçon dont elle tombe amoureuse. Au début, ce garçon sera présenté comme Morgan, grand, yeux bruns, cheveux courts. Puis vous pourrez ajouter des détails comme la finesse de ses lèvres ou la forme de ses doigts. Veillez à ce que la description soit en accord avec l'état psychique de votre personnage (n'allez pas décrire comme inquiétante la forêt si votre personnage s'y sent serein) cela variera d'autant plus votre description. Repérer également les mots qui se répètent dans un même paragraphe et trouver des synonymes, des périphrases ou une métaphore.

Lisibilité et compréhension
Eh oui, ça serai utile que votre lecteur comprenne ce que vous décrivez ! Même si vous pouvez alambiquer vos descriptions de métaphores et autres figures de styles, mots compliqué, mélange des genres et compagnie, pensez que votre lecteur n'est pas omniscient ! Si vous lui décrivez un coeur qui bat comme la mer sans jamais évoquer le coeur, votre patient risque de trouver ça franchement bizarre que la mer apparaisse au milieu de nulle part parce que Natacha à rencontré Morgan !

Moralité, on garde un style sobre et épuré, tout en faisant attention aux répétitions. Pour mieux se relire, on lit le texte à haute voix.

Exercice :
Votre personnage se trouve dans une pièce très sombre, où l'on ne distingue que des ombres. Il ou Elle reconnait dans la pénombre la personne qu'elle aime et s'en approche (celle ci ne bouge pas, ne parle pas). Ecrivez une scène où vous décrirez la pièce, l'état d'esprit du personnage (éventuellement ce qui s'est passé avant), ce qu'il perçoit de l'autre personne.

Cette exercice permet de travailler sur d'autres sens que la vision (grâce au manque de lumière) et de comprendre la perception que le personnage à de son milieu. On peut le travailler sur pleins de scénarios différents, à la première ou à la troisième personne.

(Texte écrit par moi, merci de ne pas le copier ou le redistribuer sans citer mon nom (Aziliz) et lier ce forum (https://ecrirevivre.forumactif.com)
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P. Kapèta
Plume timide
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MessageSujet: Re: L'art de la description   L'art de la description Icon_minitimeSam 28 Déc - 1:10

Le sujet est très intéressant et complet, cependant dans l'exemple de description de personne, il y a une erreur grammaticale qu'il faudrait peut-être corriger. En effet, "d'autant que" s'utilise avec une subordonnée, pas avec un groupe nominal. Dans ce cas on utilisera "autant que" ou on rajoutera un verbe dans la suite de la phrase! Voili voilou! En espérant avoir été utile! Smile
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